vendredi 28 février 2014

Voyage en Bolivie, Découverte de Sucre et de son carnaval

Après nos aventures souterraines dans la mine de Potosi, notre voyage en Bolivie se poursuit plus au nord en direction de Sucre la capitale constitutionnelle du Pays. Une ville de 250 000 habitants, grande comme Strasbourg qui est pourtant la capitale méconnue de la Bolivie.

panorama sur la ville de sucre capitale bolivienne
La "Petite" ville de Sucre vue d'en haut

Notre arrêt à Sucre ( Prononcer [Soucré] ) est motivé par deux raisons, la première étant que nous voulions à tout prix découvrir cette capitale que pourtant les guides de voyage ne poussaient pas à visiter et la seconde est qu'elle était un arrêt stratégique avant notre virée au fameux carnaval d'Oruro.

Depuis Potosi, nous nous rendons à Sucre en Taxi, soit 2h de route, on nous conseille de prendre un taxi, pas beaucoup plus cher que le bus et plus rapide d' 1h. Nous arrivons au terminal de taxis et sautons dans le premier venu, autant vous dire que l'on a bien choisi... Nous tombons sur le plus gros Jacky Tuning du Pays avec sa voiture traficotée de partout, gros compteurs et ailerons de compèt. 

voyage en taxi tuning entre potosi et sucre Bolivie
Potosi - Sucre en Taxi tuning - Crevaison

En voyant la bête et le pilote, il est très aisé de comprendre pour quoi le taxi ne met que 2h à rejoindre la capitale. Petite histoire marrante, notre pilote à tout de même réussi à crever sur ce qui ressemble le plus à une autoroute! 

Sucre, une capitale petite mais pleine de charme

Nous passons au total 3 jours à Sucre en prenant notre temps pour se balader à notre rythme et se reposer à l'auberge. Nous découvrons une ville à taille humaine très sympathique et très jolie, parsemée de bâtiments coloniaux et encadrée de grandes rues disposées géométriquement, chaque rue a son petit charme et chaque recoin de la ville recèle une curiosité, un monument ou un parc.

patio de la casa libertad à sucre Bolivie
Cour intérieure casa de la libertad Sucre

Nous nous baladons de rue en rue et découvrons tout un tas d'églises et de monuments religieux qu'affectionne tout particulièrement notre guide, Johan et tombons sur La Merced, cette petite église qui offre un superbe panorama sur les alentours.

centre historique de sucre pris depuis le toit de la merced
Centre historique de Sucre vue du toit de La Merced

cloche de l'eglise de la merced sucre bolivie
Sud de Sucre vu de la cloche de la Merced
Je parle bien d'églises mais en montre rarement l'intérieur, pour trois raisons:
- Il est souvent interdit de le photographier
- Johan réserve ces clichés pour sa Maman donc je ne veux pas briser la surprise
- Je ne suis pas très Bondieuseries donc j'en met le moins possible !

Autre histoire rigolote, sur la place centrale, la Plaza 25 de Mayo, un grand bâtiment administratif, fier, propre et imposant se tenait devant nous disposant d'une large coupole à son sommet. Notre Lonely Planet nous indique la chose suivante : "Si vous souhaitez monter en haut demandez le simplement". Après l'avoir simplement demandé nous nous retrouvons à escalader l'un des bâtiments les plus hauts de la ville, se retrouvant seuls à son sommet après avoir grimpé un escalier en métal plutôt douteux et déconseillé aux personnes souffrant de vertiges.

vue d'en haut plaza de mayo sucre capitale bolivie
Plazza 25 de Mayo, Sucre - vue d'en haut

Sucre et son Mercado central, nourriture et ambiance locale

Une fois devient coutume, nous nous essayons une nouvelle fois à la nourriture et à l'ambiance locale en s'installant dans la partie comidas du marché. Au milieu de ce marché, un immense patio rempli de monde qui chantait et dansait pour fêter l'ouverture du carnaval. Nous nous installons donc confortablement autour de l'un de ces petites tables toutes simples comme l'on trouvait chez nos grands mères et autour de nous une dizaine de cuisines où s'affairent des mamas pour préparer une dizaine de plats différents qu'elles nous proposent à la dégustation.

repas au marché de sucre bolivie
L'une des cuisines du marché de Sucre, plats en tout genre

assiette de chorizo cuisine bolivie sucre
Un bon vieux chorizo maison accompagné de ses légumes, ça requinque !

Cimetière de Sucre, Le père Lachaise Bolivien

Un après midi, nous nous rendons dans le cimetière de Sucre, un immense parc en pleine ville qui a des faux airs de père Lachaise, en effet, la première partie parcourue par une grande allée est entourée de monumentales tombes où reposent les riches Boliviens de ce monde (enfin de l'autre monde). Ne soyez pas déçus de n'en voir aucune photos, après tout les tombes des riches on s'en fiche !

La seconde partie plus impressionnante (selon moi) est composée de milliers de petites tombes en hauteur sur de grands murs interminables, il s'agit soit de tombes où l'on enfile les cercueils à la manière de lits chinois ou soit d'ossuaires un peu plus petits.
La partie avant de ces tombes est un petit autel où les familles déposent des souvenirs, chose très curieuse d'ailleurs, vous pouvez y retrouver des verres d'alcool, remplis régulièrement (l'évaporation doit être perçu comme un cul sec divin), des cigarettes allumées sur le bord d'un cendrier ou des mignonnettes de whisky.

Un autre petit truc marrant, des enfants proposent leurs services, une échelle autour du cou pour aider les plus âgés à déposer des offrandes sur l'autel de leurs proches partis trop tôt (où juste à temps)

tombes superposées et enfant à l'échelle cimetière de sucre bolivie
Enfant à l'échelle déposant des offrandes dans une tombe

Cimetière de sucre en Bolivie
Petite parcelle de tombes au sol entourées de casier mortuaires

Sucre en période de carnaval, un joyeux bazar

Nous tombons à Sucre en plein au début du carnaval qui va durer 2 semaines dans toute la Bolivie, autant vous dire que ce n'est pas notre miteux mardi gras avec nos crêpes un peu trop dosées en rhum. Toute la journée et toute la nuit, des fanfares se déplacent à leur gré dans toute la ville créant des embouteillages sur leur parcours improvisé. Nous avons pu nous imprégner de l'ambiance carnaval avant de plonger complètement à Oruro dans quelques jours. Les gens sont littéralement en transe et dansent en suivant des fanfares toutes plus dynamiques les unes que les autres.

fanfare de rue lors du carnaval de sucre en Bolivie
Fanfare de rue carnaval de sucre - place du 25 Mai

Mais la période du carnaval en Bolivie, c'est aussi la guerre, une foutue guerre de rue qui dure toute la journée et qui oppose les garçons aux filles (et parfois aux gringos).En effet, durant ces 2 semaines, les jeunes (et moins jeunes) se munissent tous de fusils à eau monstrueux et de bombes à eaux vendues par sacs entiers sur le trottoir pour quelques centimes. 

Bien souvent les garçons passent leur temps à arroser copieusement les filles mais il arrive aussi que nous autres Gringos soyons pris pour cible et autant vous dire qu'il ne faut pas se retrouver au milieu d'un échange de tirs. Petite anecdote sympa, en se baladant, un enfant de 4 ans équipé d'un gros fusil bleu et équipé d'une bonbonne  dorsale me regarde passer, me fixe droit dans les yeux et vide son fusil sur moi, Sale gosse! Aux fenêtres des écoles ou des bus, ces petits monstres nous guettent les yeux pleins de malice attendant le meilleur angle de tir pour nous tremper !

enfant bataille d'eau autour d'une fontaine au carnaval de sucre
Colonie d'enfants remplissant leurs fusils autour d'une fontaine

Mais c'est décidé, à Oruro les gringos ne se laisseront pas faire, suite au prochaine épisode...
Comme vous le voyez, Sucre en période de carnaval c'est une énorme fourmilière et il faut être aux aguets et prêts à faire la fête, à faire feu...

D'ailleurs, dernière petite anecdote, buvant tranquillement quelques bières assis dans l'herbe fraîchement tondue du parc Bolivar de Sucre, certes un peu éméchés mais très courtois, nous nous sommes fait aborder, très cordialement par 3 policiers à moto. Ils ont étés plutôt gentils en nous disant que nous devions les suivre au poste, n'étant pas censés ignorer la loi interdisant de boire dans un lieu public et que nous passerions 8h en cellule.

Leur sérénade a duré 5 bonnes minutes jusqu'à ce que notre ami Caramelo dans un Bolivien sans faille les dissuade de nous punir. Je crois que nos mères auraient étés désemparées de recevoir un coup de fil pour venir nous chercher en dégrisement à Sucre. Après ces émotions nous avons pu Vamos à l'Hostel et nous reposer. 
Ce matin là à d'ailleurs vu des prouesses et le démontage en règle d'une salle de bain qui n'en demandait pas temps (ce n'est pas toujours prévu!).

Pour la suite de l'aventure Bolivienne, comme je vous en ai déjà un peu parlé, nous partons pour Oruro, le carnaval le plus important de Bolivie, le seul problème, aucun hébergement disponible, nous voilà donc partis en totale arrache pour 24h sans sommeil.


Check-List: Se frotter aux autorités locales et emporter la négociation: CHECK

mercredi 26 février 2014

Voyage en Bolivie: Potosi, descente dans l'enfer de la mine

Finies les folles cavalcades dans le sud Bolivien, nous remontons progressivement vers le nord et faisons escale à Potosi.

La ville de Potosi est reconnue pour être la ville la plus haute au monde avec ses 4070m et quelques centimètres mais elle est également célèbre pour sa mine, véritable ressource de métaux rares au cœur de la Bolivie.

On nous avait parlé de la visite de la mine sans trop savoir à quoi nous attendre, une fois n'est pas coutume nous faisons confiance et fonçons! La visite très bien faite, sur une durée de 5 heures, nous a fait retracer le quotidien d'un mineur.



Potosi, le mercado des mineurs

Nous passons en premier par la case habillage ou l'on nous fournit les protections nécessaires pour ne pas se salir et les protections minimales pour évoluer dans la mine. Très amusés par cet attirail, nous nous trouvons une plus forte ressemblance avec un poilu de 14 qu'avec un mineur.

Plus tard, nous faisons un arrêt au mercado des mineurs, tout un quartier rempli de tiendas spécialisées pour les mineurs. Notre guide nous emmène dans l'une d'elle où les mineurs peuvent acheter tout leur matériel, pelles, lampes, casques, sacs et dynamite. Oui, vous pouvez acheter de la dymanite dans la rue! Nous y avons également gouté l'alcool des mineurs, 96 %, dont ils s'imbibent chaque matin en guise de prière. Nous avons trouvé une forte ressemblance avec l'alcool à bruler! (Bon marché, 1,5€ le litre).


marché ou les mineurs achètent leur matériel à Potosi
Marché des mineurs, Potosi - Bolivie



Coutume locale ou exagération touristique, notre guide nous invite à acheter boissons, feuilles de coca et dynamite pour offrir aux mineurs.



Visite de la candelaria, mine de Potosi


Après l'étape habillage, un arrêt au marché des mineurs et une petite explication sur la transformation des métaux, nous arrivons enfin à la mine La candelaria, principal lieux d'extraction de métaux de Potosi.


Vue de la mine de potosi en Bolivie
Mine de métaux dominant la ville de Potosi



Nous arrivons dans une sorte de village en bois à flanc de montagne où les mineurs stockent leur matériel après leurs journées de travail. Nous nous trouvons dans le groupe "chicken fucker", 7 personnes réunies pour une version English de la visite prodiguée par un guide à l'accent très hispanique.

Le guide nous dirige vers l'entrée de la mine, un étroit passage assez bas de plafond et sans éclairage, c'est d'ailleurs pour cela que l'on a de superbes lampes frontales sur nos casques !

Entrée de la mine la candelaria à Potosi en Bolivie
Entrée de la mine la candelaria Potosi


Nous partons de 4300m pour descendre 70 m plus bas dans les différents niveaux de la mine, notre guide nous prévient votre respiration sera un peu altérée (on s'en fout on est des héros). D'ailleurs à ce propos lors de la séquence habillage, nous étaient proposés en supplément des foulards (De corné) pour nous protéger... Inutile de vous dire que les souvenirs à la con ce n'est pas notre truc.

Aventuriers en balade dans les mines d'argent de potosi
Apprentis mineurs partant au travail


Nous entamons donc la première marche dans ce tunnel, le dos courbé pour arriver dans une première pièce ou se trouvent différentes statues. Ces statues représentent les divinités vénérées par les mineurs dont le diable, seigneur du monde souterrain. Passage comique, notre guide allume une cigarette dans la bouche de la statue pour bénir notre descente.

Divinité qui protège les mineurs dans la mine de Potosi en Bolivie
Le diable divinité des profondeurs

Nous nous enfonçons un peu plus dans cette mine et l'air devient un peu plus lourd (beaucoup) le guide nous explique que ce sont les reflux de souffre et d'arsenic qui nous grattent la gorge et qu'ils sont aussi l'une des principales causes de mortalité des mineurs.

L'air devenant lourd (très lourd) nos 4 amies Russes et Autrichiennes abandonnent la partie avant même d'avoir passé le premier niveau. Nous autres aventuriers décidons de continuer même si les vapeurs me piquent convenablement les yeux et que l'asthme de Caramelo le rappelle à l'ordre.

respiration difficile dans les mines d'argent de potosi en Bolivie
Respiration difficile dans la mine de Potosi, bob cochonou sauveur


C'est en fait en voyant le passage vers le second niveau que l'autre moitié du groupe à abandonné, un foutu toboggan de glaise.

Descente difficile et dangereuse dans la mine de Potosi en Bolivie
Descente vers le second niveau de la mine, attention glissant
N'étant plus que 3 nous suivons notre guide dans ce parcours du combattant, tantôt sur les fesses, tantôt les mains dans la boue. Oui vous l'aurez remarqué, on est bien loin des standards européens en matière de sécurité des lieux touristiques.

Chemin peu large dans la mine de métaux de potosi
Passages étroits par lesquels passent quotidiennement les mineurs


guide dans la mine de potosi en Bolivie
Descente au troisième niveau, notre guide mâche sa coca...

Arrivés au second niveau nous avons le droit à un petit cours sur l'histoire de la mine, un passage plutôt éloigné de nos normes...

La montagne est un véritable gruyère et comporte 500 km de tunnels. Travaillent dedans 80 mineurs à année entière.

La Bolivie interdit le travail des mineurs mais ne contrôle pas le travail dans les mines, ainsi certains mineurs n'ont que 13 ans. L'espérance de vie d'un mineur ne dépasse pas les 55 ans à cause des vapeurs et gaz inhalés à longueur de journée. La mort la plus commune, la silicose !

Ces mineurs qui travaillent 8h par jour à la lueur d'une lampe ne mangent pas de la journée car le souffre et l'Arsenic omniprésents mélangés à la nourriture accentuent les problèmes intestinaux, par conséquent ils ne se nourrissent que des protéines fournies par les feuilles de coca mâchées à longueur de journée.

mineurs en action dans la mine de Potosi en Bolivie
Mineurs au travail (ou représentation..)


Le salaire d'un mineur peut varier de 8000 bolivianos à 500 bolivianos (800 - 50 €) en fonction des équipes et des filons.

Arrivés au 3ème sous-sol, l'air devient plus respirable et nous poursuivons notre balade à la lampe dans ce dédale de couloirs en glaise. régulièrement nous nous baissons pour éviter des poutres cassées ou endommagées. Nous sentons petit à petit l'eau envahir nos bottes de fortune au fil de la visite. 

Après 2h dans la mine, pas mécontents d’apercevoir le jour pointer au bout d'un couloir, nous ressortons fatigués mais néanmoins très heureux de cette découverte.

Nous revoilà mères, survivants de la mine
Les héros se doivent de revenir !

La partie visitée, annoncée comme étant un lieu de travail quotidien des mineurs s'avère finalement être un lieu de passage entre les différents lieux d'extraction mais il est clair que les conditions ne sont pas meilleures plus loin dans les tunnels.

Après notre sortie, nous voyons sortir plusieurs groupes de mineurs dont certains très jeunes et il faut le dire complètement ivres, une image un peu choquante qui nous a laissés imaginer la difficulté du travail.

Pour résumer, cette visite de la mine sous ses aspects touristiques est une vraie mission car les conditions d'accès ne sont vraiment pas communes, je crois que je n'ai jamais visité de "lieu touristique" si dangereux.
Cela nous a permis de voir au plus près les conditions de travail et de constater une fois de plus que notre condition d'européens n'est vraiment pas à plaindre.

Etape suivante: Après cet arrêt à Potosi, nous partons pour Sucre, la capitale Bolivienne pour une dernière étape avant de se rendre au carnaval le plus couru de Bolivie.


Check-list: Vivre 5 h dans la peau et les vêtements d'un mineur bolivien: CHECK

lundi 24 février 2014

Désert de Tupiza, balade à cheval, 24h dans la peau d'un cowboy

Après avoir passé 3 jours dans la région du Salar d'Uyuni, nous planifions de partir plus au sud pour le désert de TupizaL'objectif de cette escale étant de passer une journée à cheval dans le désert.

Après un réveil un peu mou et tardif à Uyuni suite à nos 3 éprouvantes journées de 4x4, nous constatons à 12h qu'il nous faut attendre 20h30 pour notre bus de nuit. Etant dans une ville fantôme en plein désert, nous ne trouvons comme seule occupation que d'acheter des chapeaux de cow boy et de boire quelques (S) bières.

aventuriers cochonou désert de tupiza Bolivie
3 CowBoy à Daisy Town, Caramelo, Blanco et Abraham

Nous atteignons finalement l'heure fatidique de prendre le bus, plutôt très joyeux...
C'est sûrement la 7ème fois que je le dit depuis le départ mais ici nous avons vraiment vécu notre pire trajet... 7h de piste dans un bus 4x4 aux fenêtres cassées avec en prime un froid de canard. J'ai même cru apercevoir quelqu'un uriner par la fenêtre (à maintes reprises).

Nous arrivons finalement à Tupiza sur les coups de 3h et trouvons hasardeusement un hôtel pour finir notre nuit.

Un repas de CowBoy à Tupiza

Une heure après avoir pris notre petit déjeuner, et pris d'une incontrôlable (ou inexistante) faim nous demandons a un taxi de nous emmener où l'on peut manger. Le dimanche étant un jour particulier nous lui faisons confiance.

Nous arrivons alors (avec nos chapeaux de cowboy) devant un resto-mechoui complètement impressionnant.

repas de cowboy cochons à la broche désert de tupiza
Cochons à la broche tournant en bord de route

Nous payons 50 bolivianos (5€) pour recevoir une assiette monumentale, composée de morceaux de porcs cuits au feu de bois pour un total approximatif de 1kg par personne.

enorme assiette de viande tupiza bolivie
Assiette de Porc, pour les cowboys,  Tupiza

Nous partons de l'endroit en roulant à destination de la seconde passion du cowboy, le cheval.

Tupiza, négociations avec la mafia équestre

Nous partions pour Tupiza faire du cheval en se basant sur les prix de notre Lonely Planet (2013)n'prix plutôt attractifs. Au moment de s'inscrire nous nous appercevons que les prix ont doublé, paraîtrai t'il dans les 4 derniers mois. La raison, les agences touristiques et les ranchs auraient passé un accord d'harmonisation des prix.
N'écoutant cette version que d'une oreille, nous partons directement voir l'un des ranch pour tenter de negocier. Après 3 coups de téléphone et un peu d'insistance, nous baissons le prx de 5%. Le propriétaire nous faisant promettre de n'en parler à personne.

Il se trouve qu'a la fin de la journée nous avons dû l'accompagner dans une agence "concurrente" et mentir sur le tarif payé (5 euros de réduction)  pour le blanchir aux yeux de son "collègue".

Tupiza, la Sierra Nevada à Cheval

Après cet impressionnant repas de CowBoy et ces quelques négociations, nous partons enfin pour cette balade à cheval de 5h qui s'annoncait des plus mouvementées.

Notre ami Carlos notre guide nous dirige vers 3 chevaux, naturellement nous prenons chacun le cheval de la couleur de notre chapeau, Johan le marron, alias "Caramelo", Alex le noir alias "Negro" et moi le blanc alias "Blanco".

3 cowboys français à cheval dans le désert de tupiza
Désert de Tupiza, 3 cowboys sur leurs montures


Pendant 5h (4 en fait à cause de la vitesse), nous évoluons dans un décor magnifique digne de la Sierra Nevada et des films de Sergio Leone, Cactus, collines de couleur rouge, roches imposantes et le bouquet, un magnifique canyon.

superbe paysage dans le désert de Tupiza au sud de la Bolivie
Désert de Tupiza, souffle coupé devant un paysage lunaire

Un paysage qui nous a laissés rêveurs tout au long de la balade. Lorsque nous nous retrouvons devant ce type de beauté naturelle (souvent ces derniers temps), nous nous nous faisons souvent les mêmes remarques:
"Putain les gars sérieux on est pas bien là?"
"Merde on est dimanche ça va être dur au boulot demain"
"Mailloux, vous me ferez un retour dès que possible"

Nous voici donc, 3 cowboys en herbe, les manches relevées arborant fièrement nos chapeaux de gringos et évoluant dans ce somptueux décor entendant Enio Moriconne siffler au loin.

roches rouges dans le desert de tupiza en Bolivie
3 Gringos sur leur monture, roches rouges Tupiza

cowboy a cheval desert de tupiza en Bolivie
Alexandre, manches relevées, Rôle principal dans Brockeback Mountain

Le dressage de chevaux, tout un art.

Nous voilà donc sur nos montures, Johan plutôt confiant, Alex vivant sa première fois (dépucelage équin) et moi retrouvant les sensations de mon camp de poney à 12 ans (Saint Mars de Locquenay).

Carlos 19 ans notre guide n'était clairement pas doué pour encadrer une équipe et encore moins pour contrôler les animaux, nous nous retrouvons plusieurs fois dans de drôles (inquiétantes) de situations.
En effet, il nous indique que si l'on veut trotter ou galopper, il faut faire "miak miak miak" (onomatopé du bisous) avec sa bouche, taper le flanc avec ses talons et pour Blanco et Caramelo, leur fouetter la croupe avec une branche. [Etrange].

Nous nous rendons compte au bout d'une heure qu'il n'y a nul besoin de leur demander, nos montures sont incontrôlables et partent au galop quand bon leur semble. Je rigole beaucoup de la première embardée de Negro qui emmène Alex sur un autre chemin sur un gros Trot. Mais au bout de 2h, Blanco n'en fait qu'a sa tête et devient très dur à maîtriser, une première fois il m'emmène dans un galop monstrueux dans tous les sens (au milieu des rochers) je m'accroche en lui criant dessus, perdant dans la bataille ma couverture de selle et mon assise en cuir, me retrouvant sur la selle en bois.

balade à cheval dans le superbe desert de tupiza en Bolivie
T'es fou blanco t'est fou vieux canasson !


La seconde fois, lors d'un nouveau galop incontrôlable, je me retrouve debout sur un seul étrier. Johan et Alex étaient très amusés de la stupidité du bestiaux et notre guide encore plus. Il m'a même demandé si je voulais changer de bête, question à laquelle j'ai répondu dans un Bolivien impeccable "Me va a cambiar de caballo quando me va a caer".

cheval avec un bob cochonou à tupiza en Bolivie
Blanco le Fougueux, nouvelle égérie Cochonou

Après ces heures de chevauchée et cette maîtrise très aléatoire de ma monture, je crois que j'aurais bien besoin d'une monitrice particulière.
Nous avons tout de même passé une après midi inoubliable, tant par la beauté de la région, l'intrépidité des animaux que par les fous rires qu'elle a provoqués.

Etape suivante: Nous partons le soir même en direction de Potosi, ville la plus haut du monde célèbre pour ses mines d'or et d'argent..


Check-List: Monter des chevaux indomptables dans un canyon: CHECK

dimanche 23 février 2014

Voyage en Bolivie, Lacs colorés, geysers et flamands roses

Nouvelle étape de notre road trip en Amérique du sud, le Sud Bolivien, nous y avons déjà découvert le salar d'Uyuni et suite à cela nous continuons notre tour en 4x4 dans les montagnes en direction de la réserve naturelle de Potosi.

Sud Bolivie, région des lacs colorés

Suite à notre virée au salar d'Uyuni et cette courte nuit dans une maison de sel, nous nous dirigeons ensuite vers les montagnes et découvrons de superbes lacs colorés nichés en hauteur entourés de sommets culminants à  plus de 5000 mètres.

Tout au long de la journée nous roulons en plein désert avec notre gros Toyota faisant de nombreux arrêts photo et découvrant des paysages complètement lunaires. Les lagunes que nous découvrons sont colorées de par les minéraux présents dans le sol et possèdent toute une forte salinité d'ou le contour blanc que vous pourrez voir sur les images.

Nous arrivons en premier sur une superbe lagune à plus de 4000m d'altitude (nous sommes devenus de vrais montagnards, plus un pet de jeu), laquelle était habitée de dizaines de flamands roses, un très beau spectacle à cette altitude.

flamands rose dans le tour d'uyuni en Bolivie, laguna canada
Laguna canapa, flamands roses - Sud Bolivie
Viggogne sauvage lors du tour en 4x4 à Uyuni
Vigogne en balade, lama sauvage des montagnes

Nous poursuivons notre route allant de lagunes en lagunes toute la journée pour finir sur notre lieu d'hébergement à la Laguna Colorada, l'endroit le plus représentatif de ce parc national, un sublime mélange de couleurs, de sel et encore une fois envahie de flamands roses.

Laguna aux trois couleurs dans le parc national de Potosi en Bolivie
Laguna colorada, parc naturel Potosi

Nous avons marché une petite heure au bord de ce lac naturel bordé de formations salines rappelant des Icebergs, coloré de rouge (forte acidité de l'eau), teinté d'eau bleue claire par endroits et entouré de verdure le tout bordé de montagnes, volcans et d'un superbe ciel bleu... Que demander de mieux?

flamands roses et reflets laguna colorada parc de potosi, Bolivie
Laguna Colorada, flamands roses et reflets colorés

Ce soir là nous dormons dans un refuge un peu miteux dans le désert, un vent du diable soufflant sur le toit en, tole et des propriétaires un peu à la ramasse (et les dents vertes de coca). Je m'aventure à oser la douche à 1,5€ , tout le monde aux aguets, plus le droit d'utiliser les toilettes ou les robinets, je me met dans la cabine de douche, le patron vient alors allumer son chauffe eau, une grosse bonbonne de gaz reliée directement à un chauffe eau d'une autre époque, le tout allumé avec un morceau de journal et une allumette. Autant vous dire que même si l'eau est chaude, la mort est à 1m de vous.

Geysers, Hot springs et formations rocheuses

Notre guide nous annonce un petit déjeuner à 5h pour profiter du lever de soleil, nous nous levons à l'heure mais l'organisation prend du retard et nous partons finalement 45 minutes en retard, nous avons plus eu un soleil de face qu'un lever de soleil.

Dès l'aube nous faisons notre première découverte, notre guide nous conduit dans le cratère d'un volcan en activité à 5000 m (pas de panique Josse). Le volcan bien qu'en activité n'émet actuellement que du souffre par diverses cheminées. C'est au milieu de cette odeur d’œuf pourris que nous avons pu prendre de superbes photos et surtout nous amuser avec les cheminées gazeuses.

geysers de souffre dans le cratère du volcan sol de manana En Bolivie
Volcan sol de manana, émissions de souffre

Notre aimable Victor nous apprend à sauter au dessus d'une conduite de gaz sous pression, du haut de ses 60 ans il s'élance dans cette cheminée gazeuse à 200 ° et se vautre magistralement au sol, un beau moment.

Geyser de souffre à 200° volcan sol de manana Bolivie
Bob cochonou sous pression à 200 °

aventuriers the bob trotter volcano sol de manana Bolivie
Petit bain de souffre, pas sûr que ce soit bon pour les bronches !

aventuriers road trip amérique du sud cochonou
Aventuriers dans le brouillard (et l’œuf pourri)

Un peu plus loin sur notre trajet nous croisons une source naturelle d'eau chaude dans laquelle les badauds vont apaiser leurs maux de corps, fumer des pétards et boire des bières. N'écoutant que mon courage je vais donc me délasser dans cette eau à 30° avec en fond un sublime paysage de montagne.

bains d'eau chaude road trip en Amérique du Sud
Où est le bob? Baignade à 30° à 8h du matin, le pied !

Notre trajet nous amène également à croiser d'impressionnantes formations rocheuses naturelles qui ont pris des formes particulières au rythme des vents.

arbre de pierre dans le désert réserve naturelle de potosi
Arbre de pierre réserve naturelle de Potosi, et un cochonou !

En fin de matinée, notre 4x4 tombe en rade, notre guide pas du tout inquiet nous demande d'arrêter d'autres véhicules pour lui venir en aide. Je jette un œil avec lui sous le capot et regarde attentivement leurs méthodes de réparation. Un simple connecteur causait la panne, 2 des 4 fils d'alimentation étaient arrachés et c'est avec des méthodes peu rassurantes que nos sauveurs ont réparé l'appareil. 

Panne de 4x4 dans le désert de Bolivie, tour Uyuni
Réparation de fortune sur 4x4  Toyota, désert Bolivien

Je connais un Patrick qui aurait rougit en voyant ça et aurait placé un de ses fameux: "Arrêtes Victor, tu fais que des conneries".

Pour finir cette excursion dans le désert sud Bolivien, et après avoir laissé nos 3 collègues à la frontière Chilienne, nous faisons le retour jusqu'à Uyuni tous les 3 dans notre 4x4 privatif avec chauffeur. Le seul petit bémol de l'histoire, 7h de route pour faire le retour, pas vraiment reposant.

bus tagué dans le désert bolivien à la frontière du chili
Les bus Chiliens... toute une histoire

Un dernier petit arrêt repas donne l'occasion à Johan de s'exercer au dressage de lamas, il s'en est fait de très bons amis et c'est le cœur un peu lourd qu'il les a quittés.

roulade d'un lama dans la terre en Bolivie, bob trotter
Oui les Lamas se roulent dans la terre comme de gros chats !

élevage de lamas en liberté, désert Bolivie, the bob trotter
Une partie de l'élevage de lamas de johan

Après cette charmante escale dans la région d'Uyuni, nous partons plus au sud en direction de Tupiza pour par exemple faire du cheval dans le désert.


Check-List: Devenir dresseur / éleveur de Lamas en Bolivie: CHECK

vendredi 21 février 2014

Voyage en Bolivie, Salar d'Uyuni, majestueux désert de sel

Après notre expédition sur Isla del Sol et une petite escale a La Paz, nous nous dirigeons vers le sud Bolivien en prenant un Tour de 3 jours qui nous a permis de voir facilement de nombreux endroits fabuleux.

Bus pour Uyuni, Trans Cauchemar

Pour la petite histoire, nous réservons le tour auprès d'une agence qui nous réserve également le billet de bus pour s'y rendre (13h), l'appellation "bus touristique" nous apparaît confortablement rassurante mais nous déchantons rapidement.

A l'heure prévue nous nous pointons au terminal de La Paz pour embarquer à bord du "Trans Omar", une sorte d'immense bus du désert ou les passagers sont assis à 2 m du sol et possédant. / inquiétants pneus de 4x4.

Inquiétant était le mot, le bus roulait à une allure inconsidérée au vu de l'état des routes, un ballottement perpétuel nous empêchait de dormir, oui il faut dire qu'a 2m du sol ça balance sec. Pour l'anecdote, au milieu de la nuit, pris d'une envie d'uriner je tatone dans l'allée sans lumière pour atteindre les WC situées dans les marches du bus, un étrange  bruit sourd ne m’interpella d'abord pas, puis en ouvrant d'un grand geste la porte du cabinet je sentis un léger courant d'air... J'avais la main en dehors du bus! Le chauffeur n'avait pas du remarquer qu'il roulait porte ouverte. Autant vous dire que je me suis cramponné a ce qui ressemblait à une rampe.

Cimetière de trains d'Uyuni, terrain de jeux pour touristes


Avant d'attaquer le vif de la journée, notre guide nous laisse flaner 20 minutes dans un cimetière de trains à côté d'Uyuni, gros nid à touristes qui aiment grimper sur de vieilles locomotives.



cimetière de vieilles locomotives à Uyuni Bolivie
Cimetière locomotives Uyuni, Le Dakar y est passé!



En tout cas nous on a grimpé partout et fait plein de photos, c'était tout de même original ce vieux dépôt SNCF !


Aventuriers bob trotter sur une vieille locomotive à Uyuni en Bolivie
Aventuriers du Rail, Uyuni Bolivie


Salar d'Uyuni, beauté saline immaculée

AVERTISSEMENT:

La lecture de cet article est fortement déconseillée aux personnes ayant une contre-indication au contact ou à l'ingestion de Sel.

Pour ce premier jour, nous nous dirigeons vers le Salar d'Uyuni , désert de sel le plus vaste du monde avec ses 10 582 km2 . Nous embarquons donc à bord de gros 4x4 pour une journée très salée.

découverte du salar d'uyuni en Jeep Bolivie
Salar d'Uyuni, plus grand désert de sel au monde

La moitié de la journée nous évoluons dans ce somptueux décor, mélange de plateaux neigeux et de plaines sahariennes, Le soleil nous allumant littéralement le visage et les yeux, nous nous sentons comme sur les pistes de ski. Et au fait pour les inconditionnels de sports mécaniques, vous aurez peut être déjà vu ces images, car cette année le Paris-Dakar est passé dans le salar d'Uyuni.


passage du paris dakar dans le désert de sel d'Uyuni en Bolivie
Paris Dakar au Salar d'Uyuni en 2014, Bolivie

Le salar d'Uyuni est le théâtre d’étrangetés photographiques, c'est ce qui arrive lorsque l'on abandonne un humain dans un tel endroit.


montage photo bob trotter salomon dans le désert de sel d'Uyuni
Aventuriers en Salomon, Salar Uyuni, Bolivie

montage photo salar d'uyuni et bob cochonou, bob trotter
Le bob Cochonou, Gigantesque Réputation, Salar Uyuni


montage photo en christ rédempteur dans le salar d'UYuni, team cochonou
Les corcovado's du Salar d'Uyuni, Bolivie


Après avoir bien joué avec nos appareils photos, nous poursuivons notre découverte du Salar d'Uyuni en direction de notre hébergement.


Nous traversons au total 3 zones distinctes du désert, la première zone désertique, du sel étendu sur un sol rigide (où nous avons pris toutes ces photos).


aventuriers cochonou salar Uyuni bob trotter
Étendue désertique du Salar d'Uyuni #Pam'


La seconde zone marécageuse, nous donnant l'impression de s'enfoncer dans la neige et nous offrant de merveilleux reflets en ses endroits inondés.


zone marécageuse dans le désert de sel à Uyuni en Bolivie
Zone "marécageuse", eau et sel, Salar Uyuni - Bolivie


La troisième zone tirée tout droit d'un documentaire sur les caraïbes était totalement inondée d'une eau bleu clair offrant une curieuse association de pureté et d'immensité.


partie inondée du désert de sel en Bolivie
Zone inondée dans le Salar d'Uyuni, Bolivie

Hostel de Sal, une nuit dans une salière géante


Nous arrivons ensuite à notre hébergement, perdu au milieu de nul part, pas une barre de réseau pour prendre des nouvelles de son animal de compagnie. Nous rentrons un peu hésitants dans cette baraque un peu moisie mais la curiosité a vite repris le dessus... Nous dormions dans une maison en Sel, Murs, tables, sièges, lustres, sommiers, tout était en sel et en guise de moquette, du gros sel! Cocasse !


hotel entièrement en sel dans le désert de sel à Uyuni en Bolivie
Hôtel de sel dans le Salar d'Uyuni, Précaire mais original


Chambre, lits, murs et sommiers en sel dans le salar d'uyuni
Murs, sol et lits en sel, Salar d'Uyuni

Un peu avant de manger nous partons escalader la falaise située derrière La maison d'En-Sel et Gret-Sel (pas mal hein!) d'ou nous découvrons un superbe panorama sur le Salar d'Uyuni ainsi que d'autres originalités locales...
point de vue sur le désert de sel d'uyunui en bolivie
Vue Aérienne sur le Salar, d'Uyuni - 3832m


vue du salar d'uyuni depuis un mirador à 3880 m
Vue depuis le mirador, 3880 m

Pour finir en beauté cette première journée dans le sud Bolivien, une lune orangée nous a guidé jusque dans nos lits en sel accompagnée d'une foutue voie lactée de malade! (Et ouais!)


Etape suivante: Seconde journée dans le sud, lacs colorés et flamands roses



Check-List: Manger le repas destiné au guide: CHECK